5 raisons de lire Jérôme Leroy

Jérôme Leroy

La sortie de La Petite Gauloise à La Manufacture de livres en 2018 nous avait donné envie de nous pencher sur le cas de Jérôme Leroy. C’est chose faite aujourd’hui avec ce « 5 raisons de ». Même si, à ce niveau de talent, c’est au moins « 20 raisons de » qu’il nous faudrait.

L’Ange gardien, Le Bloc et La Petite Gauloise

Ce qui lie ces romans, c’est la phrase de Pasolini, « Nous sommes tous en danger», que je mets d’ailleurs en exergue de La Petite Gauloise. Elle clôt son ultime interview avant son assassinat. Ce n’est pas de la paranoïa ou de l’alarmisme, c’est un constat politique, le même que faisait Pasolini sur l’Italie des années soixante-dix. Les trois romans, à travers le prisme de l’extrême-droite, des polices parallèles ou du terrorisme (et de son reflet, l’idéologie antiterroriste), montrent que le fonctionnement moderne des démocraties se révèle de plus en plus dangereux pour les citoyens.

Jérôme Leroy

Le monde d’avant

Pour aller vite, ce que j’appelle le monde d’avant, c’est le monde avant sa bascule dans les années 1980, disons. C’est un monde où la vie humaine était réellement vécue et pas mise en scène par ceux qui la vivent dans un spectacle permanent, où tout le monde regarde tout le monde, notamment grâce aux réseaux sociaux ou aux chaines d’infos continue, où l’aliénation est devenue telle qu’il n’y a plus de séparation entre l’intime et le public, la vie personnelle et la vie professionnelle.  Le monde d’avant n’était pas idéal, il avait ses injustices, ses affrontements parfois très durs. Mais il offrait encore une possibilité qui a totalement disparue aujourd’hui : être injoignable.

La poésie

Quand j’écris de la poésie, ce n’est pas pour me reposer du roman noir. On s’étonne souvent que je pratique les deux. Moi, je ne vois pas de contradiction, au contraire. J’écris de la poésie comme j’écris du roman noir, pour dire le monde autrement, pour sortir des angles de vue habituels sur notre époque. Des sujets plus intimes sont sans doute abordés, comme le rapport au temps, aux petites villes, etc… mais la poésie me permet de les dire différemment. J’écris une poésie avec des gens dedans et des mots de tous les jours, c’est pour moi le contraire d’une pratique élitiste.

 

La littérature

Oui, je parle beaucoup de littérature dans mes romans, je cite des auteurs, des noms. En fait, ce n’est pas pour montrer je ne sais quelle érudition. C’est plutôt une manière de payer mes dettes à ceux qui m’ont ouvert les yeux, qui m’ont appris à voir et à penser hors des sentiers battus. Mes personnages lisent, écrivent mais cela correspond toujours à une action, parfois spectaculaire. Ceux qui liront La Petite Gauloise comprendront…

Le collège, les adolescents, les enseignants

J’ai exercé le métier de prof pendant un quart de siècle. Ce que j’aimais, assez égoïstement, c’est que je ne me voyais pas vieillir. Chaque année, l’humanité a toujours quinze ans quand vous êtes prof.  Et on aura beau dire, mais on perd tous quelque chose en route en devenant adulte…

Pour aller plus loin

L’auteur est à retrouver sur son blog : Feu sur le quartier général!
Jérôme Leroy chez ses éditeurs : La Manufacture de livres, La Table Ronde et la Série Noire.

5 raisons de lire Jérôme Leroy - Milieu Hostile

5 raisons de lire Jérôme Leroy

Jérôme Leroy

La sortie de La Petite Gauloise à La Manufacture de livres en 2018 nous avait donné envie de nous pencher sur le cas de Jérôme Leroy. C’est chose faite aujourd’hui avec ce « 5 raisons de ». Même si, à ce niveau de talent, c’est au moins « 20 raisons de » qu’il nous faudrait.

L’Ange gardien, Le Bloc et La Petite Gauloise

Ce qui lie ces romans, c’est la phrase de Pasolini, « Nous sommes tous en danger», que je mets d’ailleurs en exergue de La Petite Gauloise. Elle clôt son ultime interview avant son assassinat. Ce n’est pas de la paranoïa ou de l’alarmisme, c’est un constat politique, le même que faisait Pasolini sur l’Italie des années soixante-dix. Les trois romans, à travers le prisme de l’extrême-droite, des polices parallèles ou du terrorisme (et de son reflet, l’idéologie antiterroriste), montrent que le fonctionnement moderne des démocraties se révèle de plus en plus dangereux pour les citoyens.

Jérôme Leroy

Le monde d’avant

Pour aller vite, ce que j’appelle le monde d’avant, c’est le monde avant sa bascule dans les années 1980, disons. C’est un monde où la vie humaine était réellement vécue et pas mise en scène par ceux qui la vivent dans un spectacle permanent, où tout le monde regarde tout le monde, notamment grâce aux réseaux sociaux ou aux chaines d’infos continue, où l’aliénation est devenue telle qu’il n’y a plus de séparation entre l’intime et le public, la vie personnelle et la vie professionnelle.  Le monde d’avant n’était pas idéal, il avait ses injustices, ses affrontements parfois très durs. Mais il offrait encore une possibilité qui a totalement disparue aujourd’hui : être injoignable.

La poésie

Quand j’écris de la poésie, ce n’est pas pour me reposer du roman noir. On s’étonne souvent que je pratique les deux. Moi, je ne vois pas de contradiction, au contraire. J’écris de la poésie comme j’écris du roman noir, pour dire le monde autrement, pour sortir des angles de vue habituels sur notre époque. Des sujets plus intimes sont sans doute abordés, comme le rapport au temps, aux petites villes, etc… mais la poésie me permet de les dire différemment. J’écris une poésie avec des gens dedans et des mots de tous les jours, c’est pour moi le contraire d’une pratique élitiste.

 

La littérature

Oui, je parle beaucoup de littérature dans mes romans, je cite des auteurs, des noms. En fait, ce n’est pas pour montrer je ne sais quelle érudition. C’est plutôt une manière de payer mes dettes à ceux qui m’ont ouvert les yeux, qui m’ont appris à voir et à penser hors des sentiers battus. Mes personnages lisent, écrivent mais cela correspond toujours à une action, parfois spectaculaire. Ceux qui liront La Petite Gauloise comprendront…

Le collège, les adolescents, les enseignants

J’ai exercé le métier de prof pendant un quart de siècle. Ce que j’aimais, assez égoïstement, c’est que je ne me voyais pas vieillir. Chaque année, l’humanité a toujours quinze ans quand vous êtes prof.  Et on aura beau dire, mais on perd tous quelque chose en route en devenant adulte…

Pour aller plus loin

L’auteur est à retrouver sur son blog : Feu sur le quartier général!
Jérôme Leroy chez ses éditeurs : La Manufacture de livres, La Table Ronde et la Série Noire.