Vigil : thriller à bord d’un sous-marin

Vigil - Série - Suranne Jones - Tom Edge - sous marin - Milieu Hostile

Diffusée sur Arte, Vigil nous embarque aux côtés d’une inspectrice écossaise à bord d’un sous-marin nucléaire britannique pour enquêter sur le décès suspect d’un membre de l’équipage. La mini-série créée par Tom Edge, et produite par la société World Productions aux commandes de Bodyguard ou Line of Duty, se révèle être un thriller efficace autour de la dissuasion nucléaire, bien plus complexe qu’elle ne paraît.

Tout commence au large de l’Écosse, un chalutier fait naufrage après que ses filets se sont coincés et aient entraîné le bateau dans les fonds marins. Pas très loin de là, à bord du HMS Vigil, un sous-marin nucléaire britannique, le premier-maître Craig Burke croit « entendre » ce qu’il s’est passé. Il demande à ce que le Vigil remonte pour tenter de sauver les pêcheurs mais sa hiérarchie refuse et, face à son attitude hostile, le confine. Quelques heures plus tard, il est retrouvé mort dans sa couchette. Le décès ayant eu lieu dans les eaux écossaises, la commandante Amy Silva de la police de Glasgow, est missionné. Le Vigil étant en mission, aucune escale n’est possible et Silva va être envoyée à bord pour savoir ce qu’il s’est passé.
Lors de sa mission de 3 jours à bord du sous-marin, les communications avec l’extérieur sont limitées à la réception de télégrammes. Amy Silva choisit comme partenaire à terre le lieutenant Kirsten Longacre, avec qui elle entretient une relation amoureuse.

Rapidement, les investigations des deux femmes vont se heurter au silence et au secret-défense de la Royal Navy, ainsi qu’à l’hostilité des membres du Vigil envers une civile extérieure venue troubler l’unité de leur équipage.




Dans l’intimité du Vigil

 

Il faut avouer que pour tout civil, un sous-marin est un lieu de curiosité et de fantasme, alors une mini-série policière se déroulant au sein d’un de ces navires est une très bonne idée. Le spectateur s’identifie rapidement à la commandante Amy Silva, perdue entre les différents ponts, la centaine de membres d’équipage, les escaliers et les tuyaux dans tous les sens. Pour se repérer, elle est aidée par le « pontus » Glover, qui se décrit lui-même comme « un service RH ambulant », veillant au bien-être et à la discipline de l’équipage.

Dans ce lieu enfermé où la claustrophobie n’est jamais loin, un accident tel qu’une mort peut chambouler tout l’ordre requis pour le bon fonctionnement du sous-marin. Les tensions sont exacerbées et les marins plus que jamais sur leur garde. Tous les membres deviennent aux yeux des spectateurs des suspects, aussi convaincants les uns que les autres. Dans cette atmosphère, la série penche du côté d’Agatha Christie et du whodunnit, avant que l’enquête à terre la fasse basculer vers le thriller géopolitique.

Vigil - Série - Suranne Jones - Shaun Evans - Tom Edge - sous marin - Milieu Hostile
Amy Silva (Suranne Jones), Glover (Shaun Evans) – © World Productions – Mark Mainz

À lire aussi : Bodyguard, dans l’ombre de la politique 

Complot sous l’eau

La finesse de la série tient aussi au fait que tout ne se déroule pas dans le sous-marin car l’enquête se partage entre deux policières, évoluant chacune dans des environnements opposés. Les six épisodes ont lieu ainsi entre le navire et l’équipe de policiers restée à terre, et à l’air libre, en Écosse. C’est cette enquête au sol qui emmène la série plus loin que la simple série policière. Si la commandante Silva dans le sous-marin semble jouer au chat et à la souris, le reste de son équipe va au-delà des affaires de la Royal Navy pour investiguer chez les militants anti nucléaires, les politiques en campagne, ou encore les espions russes. Tous ont un rôle à jouer dans cette affaire.

Là où Vigil se démarque c’est aussi dans les portraits qu’elle dépeint de la police et de l’armée, deux administrations qu’on pourrait penser semblables par leur discipline, leur hiérarchie ou encore leur entre-soi, mais qui dans la série s’opposent vivement. Difficile pour celles-ci de travailler ensemble dans la résolution de la mort de Craig Burke, de devoir échanger des informations quand elles jouent chacune un rôle et essaient de percer l’autre. On comprend bien le surnom de l’armée « La Grande muette » quand on voit la réticence de la Royal Navy à communiquer et sa pugnacité à taire certains faits.
C’est aussi deux visions de la défense et de la sécurité qui s’opposent. Quand la police s’occupe d’un cas individuel et cherche pour cela des informations, la marine lui objecte que c’est la bonne marche de l’institution, de la mission et du pays qui prime.

Casting

Enfin, grâce à leur casting, on est toujours heureux de regarder des séries anglaises, tant parce qu’il est agréable de retrouver des têtes aperçues dans d’autres films ou séries (ici Game of Thrones, Downtown Abbey, Sex Education…), que par le jeu toujours idéal des comédiens. Mention spéciale à Suranne Jones, l’interprète du commandant Amy Silva, si rigide malgré ses failles, et Shaun Evans, qui joue le « pontus » Glover, vibrant d’humanité.

Pour aller plus loin

Vigil sur Arte et sur le site de la BBC

Vigil : thriller à bord d'un sous-marin - Milieu Hostile

Vigil : thriller à bord d’un sous-marin

Vigil - Série - Suranne Jones - Tom Edge - sous marin - Milieu Hostile

Diffusée sur Arte, Vigil nous embarque aux côtés d’une inspectrice écossaise à bord d’un sous-marin nucléaire britannique pour enquêter sur le décès suspect d’un membre de l’équipage. La mini-série créée par Tom Edge, et produite par la société World Productions aux commandes de Bodyguard ou Line of Duty, se révèle être un thriller efficace autour de la dissuasion nucléaire, bien plus complexe qu’elle ne paraît.

Tout commence au large de l’Écosse, un chalutier fait naufrage après que ses filets se sont coincés et aient entraîné le bateau dans les fonds marins. Pas très loin de là, à bord du HMS Vigil, un sous-marin nucléaire britannique, le premier-maître Craig Burke croit « entendre » ce qu’il s’est passé. Il demande à ce que le Vigil remonte pour tenter de sauver les pêcheurs mais sa hiérarchie refuse et, face à son attitude hostile, le confine. Quelques heures plus tard, il est retrouvé mort dans sa couchette. Le décès ayant eu lieu dans les eaux écossaises, la commandante Amy Silva de la police de Glasgow, est missionné. Le Vigil étant en mission, aucune escale n’est possible et Silva va être envoyée à bord pour savoir ce qu’il s’est passé.
Lors de sa mission de 3 jours à bord du sous-marin, les communications avec l’extérieur sont limitées à la réception de télégrammes. Amy Silva choisit comme partenaire à terre le lieutenant Kirsten Longacre, avec qui elle entretient une relation amoureuse.

Rapidement, les investigations des deux femmes vont se heurter au silence et au secret-défense de la Royal Navy, ainsi qu’à l’hostilité des membres du Vigil envers une civile extérieure venue troubler l’unité de leur équipage.




Dans l’intimité du Vigil

 

Il faut avouer que pour tout civil, un sous-marin est un lieu de curiosité et de fantasme, alors une mini-série policière se déroulant au sein d’un de ces navires est une très bonne idée. Le spectateur s’identifie rapidement à la commandante Amy Silva, perdue entre les différents ponts, la centaine de membres d’équipage, les escaliers et les tuyaux dans tous les sens. Pour se repérer, elle est aidée par le « pontus » Glover, qui se décrit lui-même comme « un service RH ambulant », veillant au bien-être et à la discipline de l’équipage.

Dans ce lieu enfermé où la claustrophobie n’est jamais loin, un accident tel qu’une mort peut chambouler tout l’ordre requis pour le bon fonctionnement du sous-marin. Les tensions sont exacerbées et les marins plus que jamais sur leur garde. Tous les membres deviennent aux yeux des spectateurs des suspects, aussi convaincants les uns que les autres. Dans cette atmosphère, la série penche du côté d’Agatha Christie et du whodunnit, avant que l’enquête à terre la fasse basculer vers le thriller géopolitique.

Vigil - Série - Suranne Jones - Shaun Evans - Tom Edge - sous marin - Milieu Hostile
Amy Silva (Suranne Jones), Glover (Shaun Evans) – © World Productions – Mark Mainz

À lire aussi : Bodyguard, dans l’ombre de la politique 

Complot sous l’eau

La finesse de la série tient aussi au fait que tout ne se déroule pas dans le sous-marin car l’enquête se partage entre deux policières, évoluant chacune dans des environnements opposés. Les six épisodes ont lieu ainsi entre le navire et l’équipe de policiers restée à terre, et à l’air libre, en Écosse. C’est cette enquête au sol qui emmène la série plus loin que la simple série policière. Si la commandante Silva dans le sous-marin semble jouer au chat et à la souris, le reste de son équipe va au-delà des affaires de la Royal Navy pour investiguer chez les militants anti nucléaires, les politiques en campagne, ou encore les espions russes. Tous ont un rôle à jouer dans cette affaire.

Là où Vigil se démarque c’est aussi dans les portraits qu’elle dépeint de la police et de l’armée, deux administrations qu’on pourrait penser semblables par leur discipline, leur hiérarchie ou encore leur entre-soi, mais qui dans la série s’opposent vivement. Difficile pour celles-ci de travailler ensemble dans la résolution de la mort de Craig Burke, de devoir échanger des informations quand elles jouent chacune un rôle et essaient de percer l’autre. On comprend bien le surnom de l’armée « La Grande muette » quand on voit la réticence de la Royal Navy à communiquer et sa pugnacité à taire certains faits.
C’est aussi deux visions de la défense et de la sécurité qui s’opposent. Quand la police s’occupe d’un cas individuel et cherche pour cela des informations, la marine lui objecte que c’est la bonne marche de l’institution, de la mission et du pays qui prime.

Casting

Enfin, grâce à leur casting, on est toujours heureux de regarder des séries anglaises, tant parce qu’il est agréable de retrouver des têtes aperçues dans d’autres films ou séries (ici Game of Thrones, Downtown Abbey, Sex Education…), que par le jeu toujours idéal des comédiens. Mention spéciale à Suranne Jones, l’interprète du commandant Amy Silva, si rigide malgré ses failles, et Shaun Evans, qui joue le « pontus » Glover, vibrant d’humanité.

Pour aller plus loin

Vigil sur Arte et sur le site de la BBC