Les nuits que l’on choisit : l’intimité des procès

Les nuits que l'on choisit - Élise Costa - Marchialy - Slate

Avec Les nuits que l’on choisit, Élise Costa raconte la genèse de ses chroniques judiciaires pour Slate.fr. De son parcours professionnel aux anecdotes de cour d’assises, elle se livre, autant qu’elle fait découvrir le quotidien de son travail et ce qui l’anime dans l’exercice de celui-ci. Il en ressort un récit simple, factuel, mais aussi empli de délicatesse et d’humanité.

Les nuits que l’on choisit fait partie de ces livres hybrides, ceux que l’on ne veut plus lâcher, qu’on lit en quelques heures et qu’on regrette aussitôt d’avoir lus si vite, avec l’envie d’y revenir, de piocher encore dedans des réflexions et des détails.
On culpabilise aussi. Ne l’aurait-on pas lu aussi vite par simple voyeurisme ? Tous ces faits divers, ces procès racontés de l’intérieur, ne souhaiterions pas nous repaître d’une petite dose de sordide, tel un plaisir coupable et peu avouable ? Mais en réalité, le cœur du livre ne concerne pas tant la chronique judiciaire qu’une méditation sur celle-ci. Et si on le lit si vite, c’est surtout grâce à l’aisance de l’écriture d’Élise Costa à nous transmettre le fruit de ses réflexions.

Une mise à nu

Élise Costa est journaliste, autrice de podcasts et chroniqueuse judiciaire pour Slate.fr. Elle publie des articles au long cours, relatant les faits et le procès, mais aussi la réalité des proches des victimes, propulsés dans une réalité qui les dépasse. Dans ce livre, Élise Costa raconte son parcours, tous ces hasards qui l’ont menée à faire l’activité qu’elle exerce et qui font qu’une carrière n’est jamais un chemin bien tracé, mais plutôt quelque chose de mouvant, de sensible et de totalement soumis aux aléas de la vie.

Dans ce récit, Élise Costa se raconte : le quotidien de son métier, les trains, les hôtels, les détails qui font que les tribunaux ne se ressemblent pas tous, même si le processus est toujours le même. Elle expose aussi le procédé d’écriture, ses relations avec sa rédaction et leurs échanges. Mais, dans ces confidences, la pudeur est toujours là.

De la même façon, elle met à nu la salle d’audience, dévoile les états d’âme des avocats, la petite attention d’un président de cour d’assises à son égard, la foule qui attend pour faire partie du public, avoue avoir un médecin légiste préféré et avoir élu parmi tous les tribunaux visités un meilleur café de distributeur. On appréciera d’avoir été éclairés sur la procédure pénale, le rôle et les obligations de chacun dans un procès, ainsi que d’avoir la réponse à cette question que tout le monde se pose : « À quoi sert l’avocat général ? »
Pour autant, il y a aussi dans ces récits de procès le sordide, l’indicible et la monstruosité. Des faits et des réactions qui frappent et dont on se souvient encore longtemps après avoir refermé le livre.

« J’ai compris que les greffiers sont, dans la chaîne judiciaire, ceux qui maîtrisent le mieux les textes de loi. Que les plaidoiries n’ont pas l’impact que l’on imagine, elles ne font pas basculer un procès, les dés sont jetés bien avant. Que l’on juge un homme ou une femme, avant de juger un dossier. Et que personne ne connaît vraiment personne. Même les gens ordinaires ont de sombres secrets. »

Les nuits que l’on choisit est un récit de l’intime. Celui d’Élise Costa et de son quotidien professionnel donc, mais aussi de ceux liés de près ou de loin aux faits jugés, qu’ils soient coupables, victimes ou proches. Car ce que la journaliste recherche dans chacun de ces procès, c’est raconter les faits à la hauteur d’une personne et de ses émotions. Comprendre comment quelqu’un peut basculer et tuer, comment un parent peut survivre à la mort de son enfant, qu’est-ce que le père d’un accusé ressent seul sur un banc du tribunal, comment on sort du malheur, comment on trouve la lumière…
Avec l’humilité nécessaire à ceux qui écrivent la vie des autres et cherchent à les comprendre, Élise Costa montre les femmes et les hommes qui composent ces enquêtes et ces procès dans ce qui nous relie tous : notre humanité.

Pour aller plus loin

Les nuits que l’on choisit sur le site des éditions Marchialy
Les chroniques judiciaires d’Élise Costa pour Slate.fr
Ses podcasts : Fenêtre sur cour et Le Système

Les nuits que l'on choisit : l'intimité des procès - Milieu Hostile

Les nuits que l’on choisit : l’intimité des procès

Les nuits que l'on choisit - Élise Costa - Marchialy - Slate

Avec Les nuits que l’on choisit, Élise Costa raconte la genèse de ses chroniques judiciaires pour Slate.fr. De son parcours professionnel aux anecdotes de cour d’assises, elle se livre, autant qu’elle fait découvrir le quotidien de son travail et ce qui l’anime dans l’exercice de celui-ci. Il en ressort un récit simple, factuel, mais aussi empli de délicatesse et d’humanité.

Les nuits que l’on choisit fait partie de ces livres hybrides, ceux que l’on ne veut plus lâcher, qu’on lit en quelques heures et qu’on regrette aussitôt d’avoir lus si vite, avec l’envie d’y revenir, de piocher encore dedans des réflexions et des détails.
On culpabilise aussi. Ne l’aurait-on pas lu aussi vite par simple voyeurisme ? Tous ces faits divers, ces procès racontés de l’intérieur, ne souhaiterions pas nous repaître d’une petite dose de sordide, tel un plaisir coupable et peu avouable ? Mais en réalité, le cœur du livre ne concerne pas tant la chronique judiciaire qu’une méditation sur celle-ci. Et si on le lit si vite, c’est surtout grâce à l’aisance de l’écriture d’Élise Costa à nous transmettre le fruit de ses réflexions.

Une mise à nu

Élise Costa est journaliste, autrice de podcasts et chroniqueuse judiciaire pour Slate.fr. Elle publie des articles au long cours, relatant les faits et le procès, mais aussi la réalité des proches des victimes, propulsés dans une réalité qui les dépasse. Dans ce livre, Élise Costa raconte son parcours, tous ces hasards qui l’ont menée à faire l’activité qu’elle exerce et qui font qu’une carrière n’est jamais un chemin bien tracé, mais plutôt quelque chose de mouvant, de sensible et de totalement soumis aux aléas de la vie.

Dans ce récit, Élise Costa se raconte : le quotidien de son métier, les trains, les hôtels, les détails qui font que les tribunaux ne se ressemblent pas tous, même si le processus est toujours le même. Elle expose aussi le procédé d’écriture, ses relations avec sa rédaction et leurs échanges. Mais, dans ces confidences, la pudeur est toujours là.

De la même façon, elle met à nu la salle d’audience, dévoile les états d’âme des avocats, la petite attention d’un président de cour d’assises à son égard, la foule qui attend pour faire partie du public, avoue avoir un médecin légiste préféré et avoir élu parmi tous les tribunaux visités un meilleur café de distributeur. On appréciera d’avoir été éclairés sur la procédure pénale, le rôle et les obligations de chacun dans un procès, ainsi que d’avoir la réponse à cette question que tout le monde se pose : « À quoi sert l’avocat général ? »
Pour autant, il y a aussi dans ces récits de procès le sordide, l’indicible et la monstruosité. Des faits et des réactions qui frappent et dont on se souvient encore longtemps après avoir refermé le livre.

« J’ai compris que les greffiers sont, dans la chaîne judiciaire, ceux qui maîtrisent le mieux les textes de loi. Que les plaidoiries n’ont pas l’impact que l’on imagine, elles ne font pas basculer un procès, les dés sont jetés bien avant. Que l’on juge un homme ou une femme, avant de juger un dossier. Et que personne ne connaît vraiment personne. Même les gens ordinaires ont de sombres secrets. »

Les nuits que l’on choisit est un récit de l’intime. Celui d’Élise Costa et de son quotidien professionnel donc, mais aussi de ceux liés de près ou de loin aux faits jugés, qu’ils soient coupables, victimes ou proches. Car ce que la journaliste recherche dans chacun de ces procès, c’est raconter les faits à la hauteur d’une personne et de ses émotions. Comprendre comment quelqu’un peut basculer et tuer, comment un parent peut survivre à la mort de son enfant, qu’est-ce que le père d’un accusé ressent seul sur un banc du tribunal, comment on sort du malheur, comment on trouve la lumière…
Avec l’humilité nécessaire à ceux qui écrivent la vie des autres et cherchent à les comprendre, Élise Costa montre les femmes et les hommes qui composent ces enquêtes et ces procès dans ce qui nous relie tous : notre humanité.

Pour aller plus loin

Les nuits que l’on choisit sur le site des éditions Marchialy
Les chroniques judiciaires d’Élise Costa pour Slate.fr
Ses podcasts : Fenêtre sur cour et Le Système