5 raisons de… Taxi et polar

Taxi - polar - Milieu Hostile

Après Arrêtez-moi là de Iain Levison et Taxi de Carlos Zanón, voici cinq autres polars où les taxis ont une place privilégiée.

[Sachez que dans cette chronique, ne sera pas abordé le taxi servant à une filature lorsque le truand se casse en bagnole alors que l’amateur qui le suit est à pieds.]

Et le verbe s’est fait chair – Jack O’Connell

« Vous entendez les cris d’un petit homme rondouillard. C’est la dernière occasion qui vous est offerte de partir. »

Ce sont les deux phrases d’ouverture de Et le verbe s’est fait chair, livre noir, emblématique et somptueux de Jack O’Connell. S’il y a, à nos yeux, une personne qui illustre ce que doit être un chauffeur de taxi dans un roman noir c’est bien Gilrein. Il est vrai, nous dirons la même chose pour chaque livre de cet article…
Gilrein est un ex-flic qui s’est reconverti comme chauffeur de taxi à Quinsigamond, la ville imaginaire créée par l’auteur. Un de ses clients est retrouvé écorché vif. Ceux qui ont fait ça sont persuadés que la victime a peut-être laissé quelque chose dans son taxi… C’est noir, c’est dense, c’est Jack O’Connell et cela ne ressemble à rien d’autre.

Et le verbe s'est fait chair - Jack O'Connell - Taxi et polar - Milieu Hostile

Taxis noirs – John McLaren

« Légal ? Oui, je crois. Je ne me suis jamais posé la question à dire vrai. Ce n’est pas comme si on nous refilait des informations confidentielles ou un truc dans ce genre, non ? On capte des bribes de conversations et on les réunit.»
Et voilà comment chauffeurs de taxis partis pour de petites malversations à 200£ vont passer à la vitesse supérieure en chargeant un client à la City… Évidemment, ils ne sont pas taillés pour, c’est ce qui fait tout le sel de ce roman, qui ne manque ni d’humour ni de piquant.

Lire aussi : 5 raison de lire Carlos Zanón

La série Dortmunder – Donald Westlake

Sans Stan et sa Maman, les aventures de Dortmunder ne seraient pas entièrement les aventures de Dortmunder. Car une bande est une bande, Donald Westlake revient sur sa genèse :

« La série a commencé avec Dortmunder le pessimiste sortant de prison et rencontrant son ami Andy Kelp l’optimiste. D’autres personnages apparaissent et repartent, mais quelques-uns restent : le chauffeur Stan Murch et sa Maman (toujours en majuscule), le colosse Tiny Bulcher et sa copine J.C. Taylor ; l’amie de Dortmunder : May Bellamy. »

Dortmunder et sa bande, donc, qui montent des coups qui échouent toujours. Et comme dans toute bande de voleurs en tout genre il faut un chauffeur. Ici c’est Stan. Stan vit chez sa Maman, c’est précisément elle qui est chauffeuse de taxi. Les deux sont indissociables. Et on les reconnait, entre autres, au récit particulièrement exhaustif de leurs itinéraires (avec son lot de travaux, rues coupées, embouteillages,…) lorsqu’ils arrivent quelque part.

Bonne conduite - Donald Westlake - Dortmunder - Milieu Hostile

Les Harmoniques – Marcus Malte

Les Harmoniques marquait le retour après presque quinze ans (Le doigt d’Horace et Le Lac des Singes) de Mister et Bob, le duo « initial » des livres de Marcus Malte. Deux amis, un pianiste de jazz, un chauffeur de taxi, de la complicité et des vannes qui fusent – mais n’allez pas croire c’est une série humoristique pour autant.

« Le chauffage ne marchait plus. Il eut été vain de faire le décompte de tout ce qui ne marchait plus dans cette caisse. […] La 404 avait tant roulé qu’elle pouvait tracer sa route n’importe où. […] La légende voulait que cette voiture fût la première qu’il eût acquise après l’obtention de son permis, il y avait quarante ans de cela. […] De temps en temps, il chargeait un client. Rarement. Il n’avait pas de gros besoins, ni aucun sens de l’orientation. Ce qu’il aimait c’était rouler, la nuit. Seul. Ou avec ce Black immense qu’on appelait Mister. Comme tout bon dinosaure qui se respecte, la 404 fonctionnait encore aux cassettes. À vue de nez, il devait y avoir deux bonnes centaines disséminées dans l’habitacle. Partout, en tas, en piles, en vrac […] à peu près tout ce que le jazz avait donné de meilleur depuis trois quarts de siècle. »

Taxi, take off and Landing - Sébastien Gendron - Taxi et polar - Milieu Hostile

Taxi, Take off and Landing – Sébastien Gendron

Où il n’est pas question de taxi, mais quelle rigolade. Et la question qu’on se pose est : mais il est où, le taxi ?

Pour aller plus loin

L’intégrale des aventures de Dortmunder a été chroniquée par Yan sur le site Encore du noir !
Les romans de Jack O’Connell et de Donald Westlake sont publiés chez Rivages.
John McLaren est édité par Liana Levi.
Les Harmoniques de Marcus Malte est publié à la Série Noire.

5 raisons de... Taxi et polar - Milieu Hostile

5 raisons de… Taxi et polar

Taxi - polar - Milieu Hostile

Après Arrêtez-moi là de Iain Levison et Taxi de Carlos Zanón, voici cinq autres polars où les taxis ont une place privilégiée.

[Sachez que dans cette chronique, ne sera pas abordé le taxi servant à une filature lorsque le truand se casse en bagnole alors que l’amateur qui le suit est à pieds.]

Et le verbe s’est fait chair – Jack O’Connell

« Vous entendez les cris d’un petit homme rondouillard. C’est la dernière occasion qui vous est offerte de partir. »

Ce sont les deux phrases d’ouverture de Et le verbe s’est fait chair, livre noir, emblématique et somptueux de Jack O’Connell. S’il y a, à nos yeux, une personne qui illustre ce que doit être un chauffeur de taxi dans un roman noir c’est bien Gilrein. Il est vrai, nous dirons la même chose pour chaque livre de cet article…
Gilrein est un ex-flic qui s’est reconverti comme chauffeur de taxi à Quinsigamond, la ville imaginaire créée par l’auteur. Un de ses clients est retrouvé écorché vif. Ceux qui ont fait ça sont persuadés que la victime a peut-être laissé quelque chose dans son taxi… C’est noir, c’est dense, c’est Jack O’Connell et cela ne ressemble à rien d’autre.

Et le verbe s'est fait chair - Jack O'Connell - Taxi et polar - Milieu Hostile

Taxis noirs – John McLaren

« Légal ? Oui, je crois. Je ne me suis jamais posé la question à dire vrai. Ce n’est pas comme si on nous refilait des informations confidentielles ou un truc dans ce genre, non ? On capte des bribes de conversations et on les réunit.»
Et voilà comment chauffeurs de taxis partis pour de petites malversations à 200£ vont passer à la vitesse supérieure en chargeant un client à la City… Évidemment, ils ne sont pas taillés pour, c’est ce qui fait tout le sel de ce roman, qui ne manque ni d’humour ni de piquant.

Lire aussi : 5 raison de lire Carlos Zanón

La série Dortmunder – Donald Westlake

Sans Stan et sa Maman, les aventures de Dortmunder ne seraient pas entièrement les aventures de Dortmunder. Car une bande est une bande, Donald Westlake revient sur sa genèse :

« La série a commencé avec Dortmunder le pessimiste sortant de prison et rencontrant son ami Andy Kelp l’optimiste. D’autres personnages apparaissent et repartent, mais quelques-uns restent : le chauffeur Stan Murch et sa Maman (toujours en majuscule), le colosse Tiny Bulcher et sa copine J.C. Taylor ; l’amie de Dortmunder : May Bellamy. »

Dortmunder et sa bande, donc, qui montent des coups qui échouent toujours. Et comme dans toute bande de voleurs en tout genre il faut un chauffeur. Ici c’est Stan. Stan vit chez sa Maman, c’est précisément elle qui est chauffeuse de taxi. Les deux sont indissociables. Et on les reconnait, entre autres, au récit particulièrement exhaustif de leurs itinéraires (avec son lot de travaux, rues coupées, embouteillages,…) lorsqu’ils arrivent quelque part.

Bonne conduite - Donald Westlake - Dortmunder - Milieu Hostile

Les Harmoniques – Marcus Malte

Les Harmoniques marquait le retour après presque quinze ans (Le doigt d’Horace et Le Lac des Singes) de Mister et Bob, le duo « initial » des livres de Marcus Malte. Deux amis, un pianiste de jazz, un chauffeur de taxi, de la complicité et des vannes qui fusent – mais n’allez pas croire c’est une série humoristique pour autant.

« Le chauffage ne marchait plus. Il eut été vain de faire le décompte de tout ce qui ne marchait plus dans cette caisse. […] La 404 avait tant roulé qu’elle pouvait tracer sa route n’importe où. […] La légende voulait que cette voiture fût la première qu’il eût acquise après l’obtention de son permis, il y avait quarante ans de cela. […] De temps en temps, il chargeait un client. Rarement. Il n’avait pas de gros besoins, ni aucun sens de l’orientation. Ce qu’il aimait c’était rouler, la nuit. Seul. Ou avec ce Black immense qu’on appelait Mister. Comme tout bon dinosaure qui se respecte, la 404 fonctionnait encore aux cassettes. À vue de nez, il devait y avoir deux bonnes centaines disséminées dans l’habitacle. Partout, en tas, en piles, en vrac […] à peu près tout ce que le jazz avait donné de meilleur depuis trois quarts de siècle. »

Taxi, take off and Landing - Sébastien Gendron - Taxi et polar - Milieu Hostile

Taxi, Take off and Landing – Sébastien Gendron

Où il n’est pas question de taxi, mais quelle rigolade. Et la question qu’on se pose est : mais il est où, le taxi ?

Pour aller plus loin

L’intégrale des aventures de Dortmunder a été chroniquée par Yan sur le site Encore du noir !
Les romans de Jack O’Connell et de Donald Westlake sont publiés chez Rivages.
John McLaren est édité par Liana Levi.
Les Harmoniques de Marcus Malte est publié à la Série Noire.